Devoir de civisme

C’est la cinquante unième fois au moins que j’entends à la télé " il vous reste que X jours pour vous inscrire sur une liste électorale avant clôture. Il faut faire preuve de civisme et aller voter ".
Vous l’aurez compris, je parle du beau pays de Gaule. Dans ce pays où l’on met à l’index tous les français non-blancs et ceux des cités qui ont une attitude " je m’en foutiste " vis-à-vis des institutions politiques françaises. C’est un vrai refus de s’insérer que cette attitude négative. Parait-il.
Il faut se battre au travers des urnes contre l’apparition et l’expansion des partis politiques extrémistes. C’est tout ce que l’on attend des immigrés avec papiers en France. Se battre pour repousser le démon au stylo qui leur rendrait la vie si dure alors que tous les autres partis les laissent si complaisamment dans les ghettos et la banale misère des ZUP et ZEP obligeamment mis à leur disposition.

On exige aux descendants d’immigré d’avoir l’esprit civique dès lors qu’une échéance électorale approche. Il y a un Hic (comme toujours). En France on a tendance à ne voir qu’une portion très congrue du problème. Revenons sur deux ou trois points d’importances bénignes ; à ce qu’il paraît ; mais qui tient à cœur lorsque l’on vit aux fins fonds de Saint-denis, La source, les minguettes ou des Tarterets.

* Quand Science Po a décidé d’intégrer des étudiants venant des quartiers en ZEP (Zone d’éducation Prioritaire), autrement dit issus des quartiers pourris ; l’intelligentsia (quel gros mot !) des anciens élèves s’est quasi unanimement opposé à cette décision. Et je ne parle pas de leur fils et filles chéri(e)s.
Depuis, Oh miracle, ces indigènes des favélas hexagonaux se sont hissés au niveau de leurs nouveaux congénères, rejeton de fachos. A moins qu’ils aient toujours été à ce niveau là, mais qu’ils n’aient jamais eu l’opportunité de le montrer.

* La France a décrié, critiqué, portez aux enfers la politique américaine de " l’affirmative action " . On l’a même traduit par " discrimination positive " sachant très bien que dans l’opinion publique le terme " discrimination " allait largement l’emporter sur le " positive ".
On oublie juste une chose. Les amerloques font des erreurs ; peut-être ; mais c’est parce qu’ils tentent des choses, mettent en place des actions correctives quand ils ont un soucis. En France on monte des " commissions de réflexions " qui vont réfléchir sur les axes de réflexions à suivre pour envisager des actions contre les discriminations.
Bref en France on réfléchi encore à l’éventualité, éventuelle de faire une place plus grande aux descendants d’immigrés. Et je ne parle pas des italiens et autres Hongrois.

* La parité. Imposée par une loi pour une meilleure représentativité des sexes au niveau politique et du monde de l’entreprise. Les politiques français croient-ils que tous les fils d’immigrés sont des espèces d’analphabètes sans papiers experts d’emplois type " agent de sécurité ", " technicien de surface ", " aide aux personnes âgées " ? Il faut le croire car il me semble que la loi sur la parité est une loi discriminatoire. Elle vise à donner un coup de pouce aux femmes et elle est discriminatoire. Un coup on l’accepte et la fois d’après l’acte devient anticonstitutionnelle.

* Rappelez vous que la révolution féminine doit beaucoup à " Tupperwar ", " Ariel " ou encore " les bas de nylon ". Au moment où le monde capitaliste s’est rendu compte du pouvoir d’achat des femmes, tout est allé crescendo pour elles d’un point de vue droit. Ce la se résume donc à ça : la consommation.
Les directions marketing ont ciblés les ouvriers, puis le marché de la mère de famille de 30-50 ans ; ensuite il y a eu les produits ciblés " ados " ; on a vécu la révolution des rayons enfants de tous les magasins, le péjoratif terme "vieillard" a laissé la place à l’expression "sénior" dès lors que les publicistes de toutes sortes ont eu de assurances décès, voyages touristiques et moult autres produits à leur fourguer. Et plus récemment des opérations marketing visant la " communauté gay " ont fait leur apparition : cela va des vêtements au chaînes de télés en passant par des enseignes d’opticiens(!) .
Et parallèlement à cela les politiques s’intéressaient et donnaient de plus en plus de droits, d’avantages, à tous ces groupes humains. Avez-vous déjà vu (pour ceux qui vivent dans l’hexagone) une campagne de pub visant les communautés arabes ? Connaissez-vous un shampoing Loréal pour cheveux noirs et crépus dont la pub hanterait les ondes de TF1 ? Pour trouver des produits issus des cultures hors européennes il faut allez dans les bas fonds de château rouge à Paris ou des banlieues les plus reculées de France. Allez chercher du Gombo, du foutou, de l’atchéké, … dans les rayons de Carrefour ou Auchan ...
Ça se résume à ça. Le marketing. Quand les médias commenceront à voir que les immigrés aussi font leur audience, on ne s’extasiera plus sur l’unique (jolie) bouille noire présente sur l’hertzien Français. Quand les sondeurs de Ipsos, Ifop et autres organismes adeptes de la rigueur statistiques rendront compte réellement de l’opinion française et non pas seulement de celle d’échantillons choisis par un hasard dirigés ; alors là, croyez moi, la France pourra se permettre de faire la leçon aux américains. N’oublions pas une chose. Le démon américain est détestable ; si vous voulez ; mais il a " l’american dream " qui peut toucher tout le peuple et n’importe laquelle des communautés. Pourquoi les fils d’immigrés devraient ils partir de France, sans pouvoir rêver dans ce pays à côté des leurs ?