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Le plombier polonais

10/02/2008

jeudi 14 février 2008, par Dridjo

Les anglais ont ; d’après ce que je vois ; gérés différemment les choses. Déjà, ils n’ont pas la prétention de croire que le monde entier envie leur « extraordinaire » pays et ne rêve que de fondre telles des rapaces sur le précieux RMI issus de leurs impôts. Il y a aujourd’hui près d’un millions de « Polishs » en Grande-Bretagne et les anglais n’ont pas tremblé.

J’ai vu dernièrement que la “commission Attali” en France préconisait un appel à l’immigration afin de prévenir le manque de main d’œuvre sur le marché français d’ici 2015. Pfff...
Je ne vais pas revenir sur le fait que la France ferait mieux de commencer par donner des salaires décents pour tous les boulots dures, pénibles qui ne trouvent pas preneur. Je ne rappellerais pas que selon moi on se fout le doigt dans l’œil jusque dans l’intestin si l’on croit aux termes « d’immigration choisi ».
Les américains choisissent leurs immigrés ? Allez donc poser la questions aux barrières électrifiés qui font la frontière avec le nouveau Mexique si elles ont été formées à demander leur papiers et diplômes à tous les latinos qui y jouent à saute mouton.
Je n’insisterait pas sur le ressentiment des célèbres « médecins Béninois » qui seraient plus nombreux en France qu’au Benin, mais dont nombre d’entre eux sont moins payé que leur homologues français pour des conditions de travail au mieux équivalentes. Leur ressentiment se distillent tel un poisson dans le sang de leur progéniture et tout le monde tombe des nues quand ils constatent que ces enfants s’estiment appartenir à un ailleurs qu’ils n’ont jamais vu. Rejetant la terre qui les a vu naitre mais qui toute leur enfance à fait tant de mal à leurs pères.

Non, rien de tout ça. Ce serait du réchauffe. Aujourd’hui je veux simplement faire un parallèle avec le voisin anglais. Un parallèle en particulier sur la manière dont ils ont géré le « problème polonais ».
A l’entrée de la Pologne dans l’EU la France à frémit. « Ils vont venir nous prendre nos boulots » ; « ils vont faire baisser les salaires » ; « ils vont venir se goinfre de nos aides sociaux » ; ... On en a entendu des vertes et des pas mures. J’aurais été polonais je me serais demandé si les français ne confondaient pas « polonais » et « thermites ».
Les anglais ont ; d’après ce que je vois ; gérés différemment les choses. Déjà, ils n’ont pas la prétention de croire que le monde entier envie leur « extraordinaire » pays et ne rêve que de fondre telles des rapaces sur le précieux RMI issus de leurs impôts. Il y a aujourd’hui près d’un million de « Polishs » en Grande-Bretagne et les anglais n’ont pas tremblé.
Pragmatiques, ils ont pensé « business ». Ils ont vu dans le millions d’immigrants un booster inespérés pour les secteurs d’emploi en tension, désertés par la main d’œuvre. Ils ont vu que ces travailleurs là étaient de consommateurs en puissance et ont perçu là une opportunité de revitaliser une natalité moribonde.
Aujourd’hui partout où vous allez il y a des Polishs qui bossent. Certains se font juste le pactole qui leur permet de rentrer chez eux 2 ou 3 ans plus tard, quand d’autres s’installent et s’insèrent dans leur nouvel environnement. Dans tous les cas ils boostent de façon incroyable l’économie anglaise.
Et de nouveaux marchés sont crées. Partout vous voyez des restaurants Polishs ; des agences de voyages spécialisés « Polish » ; des circuit touristiques ciblés « Polish ». Être bilingue anglais-polonais est devenu un incroyable sésame pour trouver du travail et si en plus vous justifiez d’une vraie expérience professionnelle notamment orientée « customer service », c’est le boulot qui vous courra après ; pas l’inverse.

Dans ce pays il y a des Polishs partout et apparemment ça n’a pas provoqué une montée exponentielle de la xénophobie. Il existe, évidemment ; mais semble être à un niveau classique de pays industrialisé et je dirais même qu’il se situe dans la fourchette basse de la statistique.
Je met l’accent sur les polonais mais en fait je pourris englober tous les étrangers en général dans ce constat : les anglais traitent leur immigration sous l’œil pragmatique du business.
Bien sûr ils ont leurs soucis aussi. Énormes dans certaines banlieues où la mixité ethnique et religieuse semble être devenu une vue de l’esprit. Néanmoins pour ceux qui veulent sortir du carcan parfois castrateur de leur communauté et participer au dynamisme du pays ; le système leur donne les moyens de le faire. Avec en plus l’assurance qu’ils participeront aux festins de fin aux premiers rang du buffet et non pas attachés dans les oubliettes de la nation.

J’espère vraiment que la France arrêtera un jour de ne voir que le verre à moitié vide dès qu’il s’agit de parler d’immigration ; mais quand je me rappelle du « plombier polonais »...