Les seules limites sont celles que nous nous imposons

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Bonne vielle époque machiste

mardi 17 juin 2008, par Dridjo

Ho mon Dieu ! Que c’est compliqué…
Nos parents, nos grands parents plutôt, ont eu beaucoup de chance. La chance d’être dans un monde complètement misogyne et machiste !
Ne criez pas au loup ! Je sais que mes propos peuvent révolter, et croyez-moi ou pas je m’autoflagelle d’avoir de telles pensées. Mais nombre d’entre vous comprendrons mon désarroi.
Nous somme aujourd’hui dans un monde où l’égalité parfaite des sexes est prônée, exigée, dans quasiment tous les pays occidentaux et dans de plus en plus d’endroit du monde, ce qui est en soit une très bonne chose au demeurant. Et je crois qu’aujourd’hui, nous, issue de ces pays du sud aux cultures à dominante fortement masculine, nous prenons conscience que changer de mœurs ne se fait pas sans casse. L’élément le plus flagrant ? L’instabilité quasi permanente des couples autrefois unis “pour le meilleur et pour le pire”. Ça pète de partout et la « victimisation » du conjoint devient la règle dans trop de couples.
Je ne suis pas naïf au point de croire que c’est nouveau. Simplement en tant qu’homme je déplore, évidemment, que cette nouvelle égalité des sexes fasse de nous, mâle dominant, des « victimes » à probabilité égale avec les femmes. Et tout ça pour quoi ? Nous nous comprenons de moins en moins bien !
Les contextes dans lesquels nous avons été éduqués n’ont plus la rassurante banalité du 19é siècle qui voyait une famille type « homme fort – femme soumise – frère privilégié – sœur à marier ». C’est fini tout ça. Et why ? Mon humble avis à travers ces contes modernes…

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J’ai rencontré une superbe amie. Une self-made woman extraordinaire qui a eu des parents totalement absents. Voyageurs perpétuels ? Décédés prématurément ? Là n’est pas le problème. Elle s’est construite sans l’aide de personne. Et là réside, je crois, le problème. Elle a appris à vivre sans l’aide de personne, et donc n’a pas appris à accepter l’aide des autres. Totalement autosuffisante.
Malheureusement pour elle, la vie de couple nécessite que l’on perde un peu de sa liberté et que l’on accepte celle de l’autre. Alors, systématiquement, quand l’explosion d’étoiles des premiers jours de béguin cesse d’éblouir les yeux de son compagnon, survient la fuite. Et le leitmotive est connu… « elle est impossible à vivre  ».

« Ma mère c’est Wonder-woman ». C’est le cri de cœur de B. Élevé par une mère méritante qu’un c… de première a plaqué, lui et sa sœur à charge de la mère courage. Mais ils s’en sont sortis. Du moins selon les critères de réussite professionnelle qui aujourd’hui dominent nos sociétés. Poussons plus loin notre exploration de leur devenir et nous voyons la caricature faite corps. Bercé à la sauce «  honore toujours les femmes », « ne sois pas comme ton père, laisse parler tes sentiments » , « la sensibilité n’est pas une tare »… Rien à redire à ces préceptes vertueux. Le souci c’est que leurs contreparties plus « masculines » ont été absentes, comme le père. Aujourd’hui, les filles qui ont croisé la route de B. ont gardé d’autres expressions, moins nobles, pour le qualifier : « c’est une vraie serpillère ce mec ! », « P… mais je ne suis pas sa mère à ce type !! », « Lui !? c’est Mister tergiversation »…
B ne sait plus où donner de la tête, des informations contradictoires toute sa vie : à la maison on exalte les aspects féminins mais dans la rue règne un machisme féroce qui continu à régir sournoisement la société occidentale d’aujourd’hui.
Le triomphe, apparent, de la sensiblerie dans la société a confirmé B. dans ses contradictions sans pour autant faire le bonheur des femmes qui l’entoure. Car les femmes qui l’entourent sont, elles, comme sa sœur ; élevées par une « maman Super Jaimie ». Une maman qui leur a répété toute leur enfance qu’il fallait toujours “se méfier des hommes” , tous des “minables beaux-parleurs”. Une mère poule qui a voulu inculquer à sa fille la nécessité de l’indépendance, de l’autosuffisance de la femme. A rebours cette maman s’est rendue compte qu’elle n’a réussi qu’à incruster dans l’esprit de sa fille la défiance, l’intransigeance, quasiment la peur vis-à-vis de l’homme. Très vite la fille se retrouve fille-mère, seule avec ses enfants, car une relation ne peut souffrir de ces à priori par rapport à l’autre. Et le serpent continu à se mordre la queue.

Oui, beaucoup d’entre nous regrettons les “famille à l’ancienne”. Tellement de femmes ne la supportent plus, car elles ont en trop longtemps, et encore aujourd’hui, subit les affres. Un père ultra dominateur, dictatorial, auquel ne peut tenir tête une mère soumise et dépendante. Elle n’a cessé d’entendre sa mère répéter que son père était un homme bon qui n’a “jamais levé la main sur elle”. Mais Elle n’a pas l’intention de suivre la vie prédestinée d’une femme au foyer.
Et quand on a peur, on se replie sur soi-même. Elle adopte donc la position contradictoire qu’aucun homme ne pourra jamais comprendre. Une position où se mêle rébellion contre tout semblant de concession qu’elle aurait à faire, et un désir fort d’avoir un homme à l’image de son père. Fort, autoritaire.
Certains se rappellent d’avoir entendu dans la même phrase «  il est hors de question que je sacrifie ma carrière professionnelle à un homme. De toute façon les vrais hommes sont de plus en plus en voie de disparition  ».
Et évidemment la contrepartie masculine existe. « La place des femmes c’est à la cuisine » n’est pas une affirmation en voie de disparition. Elle est vivace dans bien des cœurs de jeunes hommes d’aujourd’hui car il n’y a pas plus "performante" que l’éducation reçue au contact de son père.

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Vous me direz, pourquoi tout ce blabla ? Une vulgaire nostalgie des temps passés ? Serais-je devenu si vieux que je fasse mienne le célèbre « A notre époque c’était mieux » ? Non ; rien de tout cela. J’essaie simplement de vous faire comprendre que le “noyau familiale classique” n’existe plus. Aujourd’hui, ce qui constituait des cas particuliers, sont devenus une généralité. La généralité étant que chaque éducation est désormais un cas particulier et qu’il faut plus que jamais cultiver la capacité d’adaptation.
La mondialisation nous oblige déjà à nous adapter à un(e) conjoint(e) qui serait d’une culture totalement différente à la notre, mais n’oublions jamais qu’au-delà de la provenance culturelle de chacun, l’éducation familiale constitue de plus en plus le vrai élément différenciant dans un couple.
Malheureusement, ou pas, pour les pauvres hommes (sic), (j’en reviens à mon dépit initial) l’égalité des droits données aux femmes nous oblige à nous bouger, tous, pour trouver une nouvelle façon de concevoir le couple, une manière révolutionnaire d’appréhender la vie à deux loin des vieux schémas. Heureux ceux qui ont déjà réussir à résoudre la cadrature du cercle !