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L’expulsabilité

Les dures réalités de la colocation

avril 2004, par Dridjo

A Dakar les choses ont été résolues grâce à la théorie de l’expulsion qui veut que le colocataire de celui qui reçoit une donzelle soit projeté manu-militari hors du logement et soit invité à se trouver un foyer d’accueil pour un laps de temps plus ou moins important.

Une des leçons principales que l’on apprend lors d’une cohabitation concerne le fair-play. Surtout si le lieu de résidence comporte peu de pièces ou est relativement exigu.
Le campus universitaire de Dakar comporte 90% de chambres pour deux. Cela suppose donc un certain nombre d’arrangements et de concessions pour optimiser les dérangements lorsque l’un des colocataires a besoin d’un peu d’intimité.

A Dakar les choses ont été résolues grâce à la théorie de l’expulsion qui veut que le colocataire de celui qui reçoit une donzelle soit projeté manu-militari hors du logement et soit invité à se trouver un foyer d’accueil pour un laps de temps plus ou moins important. Ce théorème de l’expulsion est comme un ensemble qui aurait des sous-ensembles plus ou moins difficile à supporter.

L’expulsion douce est celle qui se déroule en l’absence du coloc. Elle se passe en général pendant que tout le monde est en cours et le couple dispose de toute la latitude souhaité pour résoudre l’équation concernant le triangle rectangle du type : AB3+AC3=BC3 . Dans ce cas là les choses ne mettent pas toute une vie pour leur résolution et les suicides sont quasi inexistants. Sauf évidemment si des problèmes cardiaques n’ont pas été détectés à temps !

Le pendant quelque peu viril de l’expulsion est réalisé en début de soirée, lorsqu’au retour des cours, fatigué, on se retrouve devant une porte close et que le duo diabolique qui se trouve dans la chambre a pris le soin de fermer la porte et de faire faire un quart de tour à la clef dans la serrure pour éviter toutes surprises.
Là on se sent isolé et délaissé. Surtout quand on est obligé d’aller quérir une portion de lit dans la chambre voisine pour faire une petite sieste ; avec à la clef (c’est le cas de le dire) les quolibets et les moqueries de vos "gentils" hébergeurs.

La version hard de l’expulsion concerne celle qui oblige la victime à trouver un refuge pour la nuit entière ! Sachant que dans chaque chambre il y a deux lits riquiquis ; trouver un binôme qui voudra bien se serrer pour vous faire une petite place tient du parcours du combattant. D’autant que cette quête doit se faire avec une grande discrétion pour éviter toute propagation de la nouvelle concernant votre appartenance à l’ensemble "expulsion" et au sous-ensemble "hard".

Le niveau suprême, que personnellement je nommerais "niveau super guerrier", très peu de gens l’on subit mais les rares victimes s’en souviendrons toutes leur vie. Je dirait que les auteurs de ce genre d’actes sont animé d’un esprit de méchanceté rare ou ont des problèmes hormonaux !
Une expulsion à la lueur du jour, à cinq ou six heure du matin on vous invite à aller poursuivre votre nuit ailleurs ; et surtout n’oubliez pas votre brosse à dent !!
Entre aussi dans cette catégorie les expulsions qui tendent vers l’infini. C’est à dire celles qui vous consument plusieurs jours (jusqu’à trois ou quatre !) Dans ces cas là plusieurs conseils pour bien vivre l’évènement de manière zen et garder ses points de faire play : n’oubliez pas votre nécessaire de toilette, vos vêtements ; vos cours des trois prochains jours et surtout pensez très fort à votre tour. L’expulsion est aussi une fonction réciproque qui n’est pas nécessairement symétrique. Vous n’êtes même pas obligé d’attendre que le plat soit froid pour lui en faire baver...