L’aube de la renaissance

Putain, quel bordel la vie quand même !
C’est dur de se rendre compte que l’on ne maîtrise pas la vie qu’on mène
Ambitions professionnelle, intellectuelle, les seules choses que je peux maîtriser
Du moins je le croyais, mais vu le constat fait ; c’est à se mépriser

De timide et introverti, je suis passé à blablateur et ricaneur
Travailler comme pie marketeur fait de vous un champion de la poudre aux yeux
Le genre de gars dont tous les parents et amis disent « c’est une bon gars, sérieux »
Mon moi s’est adapté à la demande populaire et il ne me reste que l’aigreur

Diplômé, surdiplômé... quel intérêt quand les employeurs vous snobent
Baratineur, griot, conteur... quel intérêt quand l’amour vous zappe autant que le job
Promesse d’études longues, gratifiantes, réussies ; susurrées dans mon lobe
Pendant des années ç’a a été mon carburant, et ma vie une mob

Mais à l’heure du bio, j’ai dû aussi changer de source d’énergie. Quelle bérézina !
J’ai usé d’éthanol, de diester, d’éolien... piètre substitut à ma voracité
La horde féminine qui exalte mes attributs masculins n’induit aucune cécité
Car quand il eût fallu la voir, je l’ai vu... ma deus ex-machina

J’ai découvert mon énergie, celle rêvée par tous les physiciens
Moi qui, de la voie de Charlemagne avait tout maîtrisé ; je m’en remet aux magiciens
Car eux seuls pourront expliquer pourquoi le carburant refuse de mouvoir mon moteur
Eux seuls pourront me dire si je dois continuer à lui préférer des leurres

Pourtant ais-je vraiment le choix ? Si mon énergie me repousse dois-je rester affamé
Ou puis-je continuer à étancher ma soif entre les mains de maints gentes dames
Redevenir expert-dépanneur de donzelles insatisfaites par des égoïstes infâmes
Espérer la venue hypothétique d’une belle en devenant moine Tibétain au cœur raviné

C’est la nuit de toutes les décisions, de toutes les résolutions et les miennes sont réduites
Pourfendeur des jupons de la gent féminine, sex-machine ambulant garantie non dopé
A moins d’opter pour l’abstinence pieuse d’un Roméo attendant sa Juliette
Le seul choix que j’aurais aimé avoir c’est celui de ses caresses qui font pousser une douce mélopée

Mais la nuit décidera de tout.
A l’aube de l’année 2008 ; j’aurais une réponse : Être ou ne pas être... ce que l’on est devenue ou redevenir ce que l’on a été.
Du moins, je l’espère