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Bollywood

Lundi 25/07/2005

lundi 25 juillet 2005, par Dridjo

Connaissez vous Bollywood ? C’est le paradis du cinéma… indien. Il sort près de 1500 films par an des studios indiens quand leur équivalent aux parfums de menthe et amateurs de " machouillage " en font à peine 300 par an.

Plus un pays crie famine, plus il croit en l’amour. Ou plutôt , plus il veut y croire. Ils en ont tellement marre de voir la haine, comme une ombre chinoise, s’agripper à eux et à leurs malheurs qu’ils ont besoin d’avoir foi en quelque chose.
Parmi mes innombrables cousins il y en a un ; exilé depuis 24 ans ( !), qui a fait un retour triomphal dans les terres de ses ancêtres. Passé le premier traumatisme ( !) dû au choc de la réalité " blédarde ", son premier constat fut : " au bled, mon frère, il faut choisir son camp. Ou tu danses, ou tu pries. Les bars succèdent aux lieux de culte et on ne te donne pas le loisir de voter blanc. A la rigueur, tu peux faire comme la majorité. Tu pries le jour, et tu danses la nuit. Grandeur le jour et décadence la nuit ".
Pour avoir expérimenté quelques pays du continent mère, et leurs habitants en général, je peux affirmer que ce penchant schizophrénique est la chose la mieux partagée par les africains.
Et que ne fut pas ma surprise de voir qu’aux antipodes de ma terre ; à l’extrême opposé culturelle (j’exagère à peine) les réalités étaient quasiment les mêmes. Même si elles prenaient une autre forme.

Connaissez vous Bollywood ? C’est le paradis du cinéma… indien. Il sort près de 1500 films par an des studios indiens quand leur équivalent aux parfums de menthe et amateurs de " machouillage " en font à peine 300 par an.
Un homme que j’adorais ; Dieu ait son âme ; était un fan de ce cinéma. Je ne comprenais pas à l’époque pourquoi un être saint d’esprit passait ses week-ends devant des films sous titrés où l’on chante aussi bien pour dire je t’aime que pour dire pardon après un pet retentissant !

Et j’ai eu une illumination. Je sais, ça a pris du temps. Mais à 1 heure du matin devant ARTE ce 26/02/05 (il faut être précis avec les illuminations !) je sais ceci : l’Inde est si pleine de richesse mais aussi d’une si grande misère qui s’étale à longueur des trottoirs de Bombay ou de Delhy ; lorsque l’on ne fait pas partie de la légère couche de crème qui recouvre la pièce montée...
Alors comme partout les gens ont besoins d’espoir. Ils ont besoins qu’on leur parle d’amour pour qu’ils continuent à croire qu’ils existent. Et ils font des films d’amour pour rester en vie, puisque l’amour c’est la vie.

Ne vous moquez donc pas de leurs scénarios à 2 makutas, à 2 pesos, à 2 roubles, à 2 roupies. Des scénarios qui sont tellement fleurs bleues qu’ils pourraient servir à teindre tous les Levi’s 501 de Marrakech.
Des histoires de chevalier blanc et de prince charmant qui sont dit à l’eau de rose ; le rose intense de l’éléphant que voit Eltsine après une folle soirée sibérienne imbibée (pléonasme), de vodka (pléonasme).
Mais n’est-ce pas mieux que de voir le sourire d’un Poutine qui fait penser derechef au rictus carnassier d’un Hannibal Lecter ! ?

Si vous vous moquez des histoires simplistes de Bollywood, alors vous vous gaussez aussi de toute l’Amérique latine adepte des télé-novelas ; des " Marimar ", des " Dona Beija " qui vident les rues de Buenos aires ou de Mexico.
Les européens classeraient ces productions dans les films de série B, que dis-je de série Z ( !) mais moi je dis : quand on est pas capable de donner à manger au peuple, on le laisse consommer son opium.