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Esprit de contradiction

Samedi 07/08/2004

samedi 7 août 2004, par Dridjo

On dit que les jeunes aujourd’hui n’aiment pas leurs vieux. Avant les enfants s’occupaient de leurs parents jusqu’à ce que mort s’en suive. C’est vrai. Et ce n’est pas moins vrai que l’espérance de vie à énormément progressé, donc les vieux meurent vraiment très vieux !!!

De plus en plus de médecins en occident de manière général montrent du doigt la faiblesse des défenses immunitaires des jeunes enfants d’aujourd’hui. Si j’ai bien compris, la peur panique des parents envers d’éventuels microbes les poussent à surprotéger les enfants. Évidemment l’organisme n’étant pas en contacte avec les agents agresseurs, il " n’apprend " pas à se défendre d’eux. Résultats, même les plus freluquets des microbes arrivent à terrasser le plus costaud des bambins.
La solution serait de laisser les enfants se confronter un peu plus souvent aux les microbes. Mais sachant que l’homme n’a jamais démontré de réelles aptitudes à équilibrer les choses, les médecins savent que s’ils préconisent officiellement un retour à une société moins aseptisée ils se retrouveront illico-presto avec des familles qui laisseront barboter allègrement leur progéniture dans la fange, dans la crasse la plus noire.
Là évidemment on se retrouve avec le serpent qui se mord la queue. Et dans notre société occidentale ce n’est pas la moindre des contradictions.

On dit que les jeunes aujourd’hui n’aiment pas leurs vieux. Avant les enfants s’occupaient de leurs parents jusqu’à ce que mort s’en suive. C’est vrai. Et ce n’est pas moins vrai que l’espérance de vie à énormément progressé, donc les vieux meurent vraiment très vieux. Ce qui fait que les enfants doivent s’en occuper pendant beaucoup plus longtemps que ne l’on fait leurs parents. Ceci ne justifie pas que l’on les abandonne dans les mouroirs que sont certaines maisons de retraite (hospices ça faisait trop politiquement incorrect), mais ça relativise peut-être le soi-disant " meilleur état d’esprit " des anciennes générations. Parce que, est on sûr que ce sont les hommes qui ont changés ou que se sont les circonstances qui les ont révélés.
Et ça montre une autre contradiction : on vie de plus en plus vieux et on meurt de plus en plus mal.

Il y a pire ! A l’ère d’Internet et des satellites de communication les plus performants, on se parle de moins en moins. C’est plus facile de dragueur sur Internet des inconnu(e)s qui vivent à des milliers de kilomètres que de dragueur son (sa) voisin(e) de paliers.
Si vous avez le malheur de faire comme moi, aller frapper à la porte d’un de vos voisin en lui disant (plus ou moins) :" salut, je m’emmerde chez moi et comme je n’ai pas envie d’aller à perpète les oies pour visiter mes amis je suis venu faire une petite Cosette avec vous ". Si vous faites ça et que vous êtes un homme et votre vis-à-vis une femme, vous passez pour un pervers sexuel. Si vous êtes une femme qui va vers un voisin, on vous taxe de nymphomane. Un homme qui interpelle son voisin comme ça, aura l’impression d’être chien pouilleux dont aucun enfant ne veut. Une femme qui recherche ainsi le contact avec sa voisine et cette dernière pensera " voilà une désespérée au bord du suicide qui va venir me gonfler avec les malheurs de sa vie ".
Au final personne ne va vers l’autre et dans cette société où les gens ont quasiment 3 portables chacun on ne s’étonne même plus de découvrir que ses voisins d’en face maltraitaient leurs enfants, que la dame d’à côté s’est fait arnaquer par un plombier qui vous a dépouillé vous il y a un mois ou moins dramatique (quoi que) que vous et le mignon garçon du premier avez le même virus des plaisirs solitaires alors que vous auriez pu vous rendre service mutuellement.

La contradiction la plus criante est liée à Internet même. Tous les fournisseurs d’accès (FAI) débloquent des millions d’euros en budget marketing pour vendre de la vitesse d’accès, de la vitesse de téléchargement. Sachant que l’utilisateur lambda qui ne veut que consulter ses mails de temps en temps et naviguer simplement sur la toile n’a pas besoin de vitesse excessif. Un modem 56K est largement suffisant. La super vitesse est quasi obligatoire quand on veut télécharger des objets lourds ; et en l’occurrence qui dit objet lourd dit fichier audio ou vidéo. Les FAI nous incitent à payer toujours plus pour un service qui se révèle à l’usage être illégal. Je sais, ça vous rappelle que ceux qui laisse les publicitaires vanter la puissance des dernières berlines allemandes ou des coupés sports britanniques sont les même qui mettent en place les radars automatiques qui alignent les pruneaux au moindre demi kilomètre/heure en trop sur le compteur.
Ainsi va le monde moderne. Vous êtes fortement incité à consommer pour faire tourner l’économie et quand vous consommez vous vous faites taper sur les doigts toujours pour faire tourner l’économie !

Plus cruelle. Vous connaissez l’histoire du tonneau des danaïdes ? Ces êtres condamnés par Zeus (si mes souvenirs sont bons) à remplir éternellement un tonneau qui se vide aussi vite qu’il se rempli.
Ici les danaïdes se sont les ONG qui œuvrent aux quatre coins du monde pour essayer de soigner les blessures créées par les guerres et qui luttent pour l’éradication de toutes formes de conflits. Ces ONG sont financés à 95% par les peuples riches de l’occident qui s’émeuvent de la souffrance des autres peuples.
Le tonneau percé représente ces peuples soumis aux famines, aux guerres ; à l’exploitation et qui semblent apparaitre ex-nihilo de manière permanente. Quand ça s’arrête en Namibie, le Congo s’embrase. Quand l’Angola panse ses plaies le Darfour se mutile. Quand le Liban sort de l’ornière, l’Irak prend feu. Quand le conflit Serbo-croates s’arrête, la Tchétchénie se meurt.
La seule différence à apporter avec l’analogie du tonneau des Danaïdes concerne celui qui perce le tonneau. Zeus d’un côté et les marchands d’armes de l’autre. Mais les marchands d’armes les plus importants ne sont-ils pas occidentaux ? Je ne pense pas que Madagascar soit le leader mondial de la production des AK-47 ; et Haïti est loin d’avoir les usines capables de produire une pauvre fusée de reconnaissance.
Donc les peuples occidentaux financent ceux qui soignent, c’est-à-dire médecins sans frontières, la Croix-Rouge, human-watch, etc.… et les gouvernements occidentaux (donc les peuples car démocratie oblige) financent la fabrication des armes qui blessent.

Eh bien, on n’est pas sorti de l’auberge.